La Sécu est solidaire, universelle et équitable

La Sécurité sociale est la garantie donnée à chacun qu’il disposera en toutes circonstances d’un revenu suffisant pour assurer à lui-même et à sa famille une existence décente.

Pierre Laroque, fondateur de la Sécurité sociale (Discours du 23 mars 1945 sur les valeurs fondatrices)

La solidarité en matière de Sécurité sociale, ça veut dire que chacun, au sein de notre société, participe à la protection de tous et que chacun bénéficie de cette protection.

Chacun participe au fonctionnement de ce système national de protection qui se renouvelle de génération en génération. C’est donc un système complet de solidarité au sein duquel les générations se soutiennent entre elles, et aident aussi les autres générations.

Aujourd’hui par exemple, grâce à leurs cotisations, les bien-portants sont solidaires des malades et les personnes en âge de travailler sont solidaires des inactifs et des retraités. Les personnes qui y contribuent quand je suis jeune (mes parents, ceux qui travaillent, etc.), sont celles que j’aiderai demain (pour le financement de leurs retraites notamment). Tu aideras les jeunes aussi qui t’aideront à leur tour lorsque tu seras à la retraite.

La Sécu est universelle : elle bénéficie à tous. Elle s’applique obligatoirement à tous les résidents réguliers, peu importe leur âge, leur profession, leur lieu de résidence, leur niveau de revenu ou d’éducation. C’est un droit donné à chaque personne de la naissance à la mort.

Chacun est aidé en fonction de ses besoins et de sa situation personnelle, ceci afin de garantir une équité face aux aléas de la vie.

Les défis de la Sécu

La Sécu est confrontée à des enjeux de taille, liés aux évolutions sociales, économiques ou démographiques. Zoom sur les principaux défis actuels et à venir de la Sécu.

Le vieillissement de la population pose le défi du financement des retraites

Les graphiques ci-dessous parlent d’eux même : la population française vieillit…

Cette montée des âges entraîne mécaniquement des conséquences pour la prise en charge des retraites : le rapport entre le nombre de retraités et le nombre d’actifs se réduit, sous le double effet de l’arrivée à l’âge de la retraite des générations nombreuses nées dans l’après-guerre et de l’allongement de l’espérance de vie.

Une population qui vieillit entraine également des questions sur le rôle que peut jouer la sécu pour assurer l’autonomie des personnes âgées : Comment peut-on leur permettre de rester autonomes et maintenus à domicile aussi longtemps qu’ils le souhaitent ?

Les réformes mises en œuvre (et en cours de débats) cherchent à compenser ce déséquilibre par :

  • l’augmentation de l’âge effectif moyen de départ en retraite, qui a été porté de 60 à 62 ans pour la plupart des assurés ;
  • l’augmentation de la durée de cotisation exigée pour pouvoir partir en retraite à taux plein : elle sera progressivement portée à 43 ans en 2035.

L’augmentation des maladies chroniques ou longues : un défi financier et un enjeu de santé publique.

Aujourd’hui, près de 24 millions de personnes soit 36 % des assurés (tous régimes confondus) souffrent en France d’une affection longue durée ou chronique (cancers, diabète, maladies psychiatriques de longue durée, maladies cardiaques, etc.). Ces dépenses augmentent chaque année. En 2019, 86 milliards d’euros de dépenses soit 61 % des remboursements par l’Assurance maladie ont été versés à ce titre.

L’enjeu pour la Sécu est de renforcer des services de prévention pour limiter leur impact sur la population et trouver des solutions pour maintenir leur prise en charge de soins à 100 %.

L’accès aux droits et aux soins : un enjeu de simplification et de communication

La Sécu est morcelée, elle regroupe de nombreux acteurs différents et de multiples régimes. La Sécu, ce sont aussi de nombreux services et droits ouverts à la population. Cependant, la complexité du système et le manque d’information font que de nombreuses personnes ne bénéficient pas des aides auxquelles elles auraient droit. C’est ce qu’on appelle le phénomène du « non-recours ».

Par exemple, le taux de non-recours au Revenu de solidarité active (RSA) était de 34%, selon la Drees (2022).

L’enjeu, pour la Sécu, est donc de faciliter les démarches des usagers et garantir la meilleure information auprès de tous et des plus vulnérables. Il s’agit aussi, pour elle, de s’interroger sur les façons de regrouper et simplifier ses aides pour développer leur usage.